L’automate carburant est ce dispositif auquel nous confions souvent notre carte bancaire lors d’un plein d’essence. Qu’est-ce donc que cette technologie complexe qui fluidifie notre approvisionnement en or noir ? En quoi consiste-t-elle précisément ? À quel besoin répond-elle ?
Innovation de rupture : une technologie de pointe au service de l’automobiliste pressé
Surmonté d’un large écran tactile invitant le chaland à entamer la procédure, l’automate carburant est une prouesse technologique. Derrière son aspect lisse et monolithique se dissimulent en réalité de nombreux capteurs, des circuits électroniques et des logiciels perfectionnés. Le moindre dysfonctionnement pourrait compromettre l’activité d’une station. La fiabilité s’impose donc comme une priorité absolue dans la conception de ces appareils à la pointe de la technologie.
Mais au fait, à quel besoin répond précisément cet automate high-tech ? Tout simplement à notre impatience croissante, à notre obsession de gagner quelques précieuses minutes dans le tourbillon de nos vies trépidantes. En effet, avec cet équipement, il n’est désormais plus question de patienter qu’un pompiste daigne prendre notre commande.
La France : terreau fertile des premières expérimentations
Contrairement à ce que l’on pourrait intuitivement penser, ce sont nos cousins d’outre-Quiévrain qui ont joué un rôle précurseur dans le déploiement de ces automates libérateurs.
La société Schlumberger commercialise ainsi dès 1967 le premier terminal de paiement électronique pour stations-service sous l’appellation « Station Manager ». Cette innovation rencontre un franc succès et essaim rapidement dans toutes les grandes villes françaises.
Les constructeurs perfectionnent alors le concept au fil des années 1970. Les progrès de l’informatique et des systèmes embarqués permettent d’intégrer de nouvelles fonctionnalités comme la lecture optique des plaques pour identifier les véhicules, les mesures électroniques des quantités distribuées, etc.
Le plein sans contact : aboutissement logique d’un processus amorcé il y a 50 ans
Avec l’avènement du paiement sans contact, la mutation de l’automate carburant atteint son paroxysme. Il n’est donc plus utile de glisser sa carte dans la fente ou de composer laborieusement son code et de récupérer un ticket. La simplicité prime. Le consommateur effleure simplement le terminal de sa carte bancaire et le tour est joué !
Bien évidemment, ce mode opératoire expéditif n’est pas sans danger, comme en attestent les arnaques récurrentes dont font les frais certains automobilistes négligents. Néanmoins, à l’heure de l’ubérisation et de l’éloge de la disruption, l’automatisation semble inexorable et l’automate carburant n’y échappe pas.
Sa vocation est de minimiser les frictions, d’optimiser chaque seconde consacrée au ravitaillement en carburant. Peu importent les biais potentiels, l’essentiel est de gagner en fluidité et de s’extraire de la pesanteur du monde physique.
Vers la fin des stations-service traditionnelles ?
On aurait tort de réduire l’automate carburant à sa seule dimension utilitaire. Derrière la froideur de sa façade vitrée se niche une redoutable force disruptive.
À l’heure du triomphe de la société digitale, gageons en effet que les stations-service traditionnelles vivent leurs dernières heures de gloire. Les pompistes eux-mêmes pourraient rejoindre dans les limbes de l’Histoire la corporation des téléphonistes, des employés de l’administration des PTT ou des dactylographes.